Menu
Libération
L'édito de Dov Alfon

Bain de jouvence pour la Seine

Article réservé aux abonnés
Un siècle et un milliard d’euros plus tard, le fleuve parisien s’ouvre à nouveau à la baignade. Un retour aux sources qui symbolise tant la persévérance écologique d’Anne Hidalgo que la métamorphose d’un cours d’eau jadis synonyme de labeur ouvrier.
Paris, le 4 juillet 2025. Sur les bords de Seine, la veille de l'ouverture à sa baignade dans des zones réservées. (Denis Allard/Libération)
publié le 4 juillet 2025 à 20h07

Il y a tout juste un siècle, à l’ouverture de l’été 1925, plus de 900 000 personnes se pressaient le long des berges de la Seine pour suivre la traditionnelle «traversée de Paris à la nage» et encourager la jeune Ernestine Lebrun, venue de Tourcoing pour rafler le premier prix. Les selfies triomphants n’étaient pas encore de mise, les bouées en formes de licorne non plus, et pourtant «nombre de corps bronzés aux musculatures vigoureuses et souples» allaient s’élancer dans le fleuve qui «symbolise toute la grâce et la finesse de notre capitale», s’émerveillait le Petit Parisien.

Personne ne pouvait alors imaginer que la baignade dans la Seine allait être bientôt interdite et que les lavandières n’oseraient plus y plonger leur linge. Cent ans après, et trois décennies après la promesse non tenue de Jacques Chirac, la baignade dans la Seine va enfin redevenir une réalité à partir de ce samedi. On est encore loin d’une traversée populaire de Paris à la nage, puisque ce retour est limité à trois sites sécurisés et surveillés, après