Il y a tout juste un siècle, à l’ouverture de l’été 1925, plus de 900 000 personnes se pressaient le long des berges de la Seine pour suivre la traditionnelle «traversée de Paris à la nage» et encourager la jeune Ernestine Lebrun, venue de Tourcoing pour rafler le premier prix. Les selfies triomphants n’étaient pas encore de mise, les bouées en formes de licorne non plus, et pourtant «nombre de corps bronzés aux musculatures vigoureuses et souples» allaient s’élancer dans le fleuve qui «symbolise toute la grâce et la finesse de notre capitale», s’émerveillait le Petit Parisien.
Personne ne pouvait alors imaginer que la baignade dans la Seine allait être bientôt interdite et que les lavandières n’oseraient plus y plonger leur linge. Cent ans après, et trois décennies après la promesse non tenue de Jacques Chirac, la baignade dans la Seine va enfin redevenir une réalité à partir de ce samedi. On est encore loin d’une traversée populaire de Paris à la nage, puisque ce retour est limité à trois sites sécurisés et surveillés, après