Non, ceci n’est pas un marronnier de l’été, comme les journalistes appellent ces sujets qui reviennent tous les ans à la même époque. Ou alors un marronnier aux feuilles de plus en plus grillées. La canicule qui s’abat pour la deuxième fois de l’été sur la France, et sur bon nombre de pays d’Europe, n’est pas un phénomène normal. De nombreuses villes ont battu lundi 11 août leurs records de température, indique Météo France, et la fin de cette vague de chaleur n’est pas pour demain, ni même pour après-demain, elle devrait durer jusqu’à la semaine prochaine.
Les humains trinquent
Nous avons, semble-t-il, passé un cap en la matière et cela n’annonce rien de bon pour les années à venir. Ce qui était exceptionnel (le dépassement des 40 °C) devient fréquent. Sous l’effet de ce dérèglement climatique, la nature perd les pédales, avec certaines vendanges qui démarrent un mois avant la date habituelle, des mirabelles à point bien avant l’heure ou des arbres jaunis longtemps avant l’automne. Et les humains trinquent. Ceux qui sont en vacances peuvent rester à l’ombre mais ceux qui travaillent, dans le BTP, dans les bars et restaurants ou dans les champs ont de plus en plus de mal à surmonter la chaleur.
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Si ces épisodes caniculaires doivent devenir la norme – et tout indique qu’ils vont le devenir, voire s’accentuer, vu tous les reculs enregistrés ces temps-ci dans la lutte contre le réchauffement –, c’est la société tout entière qu’il va falloir réorganiser. A commencer par les horaires et les conditions de travail. Si la climatisation est fortement déconseillée, il existe des moyens et des matériaux qui permettent de préserver ou créer un peu de fraîcheur. Quand on pense que la SNCF a choisi de supprimer des trains dans le sud pour cause de canicule, mettant dans l’embarras des milliers de personnes, on a une idée de l’immensité du travail qu’il reste à accomplir pour faire face à ce qui nous attend, et ce qui attend surtout les générations futures.