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Libération
L'édito d'Alexandra Schwartzbrod

Cérémonie d’ouverture des JO : un Paris alliant carte postale, stars et mélange des genres

JO Paris 2024dossier
Malgré les trombes d’eau sur la soirée et le sabotage matinal visant à paralyser le réseau de TGV, le spectacle, tant attendu et préparé en secret, a tenté de mettre en valeur la capitale et la culture française.
Vendredi 26 juillet, pendant la cérémonie d'ouverture des JO de Paris. (Stephan Wermuth/AFP)
publié le 26 juillet 2024 à 21h26

Cette journée du vendredi 26 juillet 2024, que des milliers de personnes préparaient en secret depuis tant d’années, qui allait faire de Paris le centre du monde pour quelques semaines, a démarré comme un film-catastrophe. Les organisateurs des Jeux olympiques de Paris avaient prévu de surveiller les eaux du fleuve en plongeant des sonars dans la Seine, les airs en envoyant des hélicoptères et des drones dans le ciel, les ondes en mobilisant les meilleurs experts de la cybersécurité, et la terre en dispatchant 45 000 policiers et gendarmes dans les rues de Paris.

Mais ils n’avaient pas anticipé ces actes de sabotage qui, dès les premières heures de la matinée, devaient paralyser le réseau TGV pour ce grand week-end de départs en vacances. Une attaque minutieusement préparée par des agresseurs sachant où frapper pour causer un maximum de dégâts. Un sabotage téléguidé de l’étranger ou de l’intérieur du pays ? Une enquête a été ouverte. Comme si cela ne suffisait pas, le ciel s’en est mêlé et, alors que le soleil éclaboussait le reste du pays, des nuages se sont regroupés pile au-dessus de la capitale, déversant une pluie d’abord fine puis drue sur des spectateurs et sportifs protégés par des ponchos imperméables. Et puis Jamel Debouze et Zinedine Zidane sont apparus, les premiers «tableaux» se sont enchaînés sur fond d’accordéon tentant de refléter un Paris de carte postale, Lady Gaga revisitant Zizi Jeanmaire, danseurs s’essayant au french cancan sur le bord de Seine et lutin porteur de flamme sautant sur les toits de la capitale, comme une référence au personnage du jeu video Assassin’s Creed, il en fallait pour tous les âges, sans oublier Carmen de Georges Bizet puisque décidément la consigne était de mettre du love, du rose, et des cœurs partout, jusqu’à Aya Nakamura chantant For me formidable de Charles Aznavour. Difficile pourtant d’oublier les trombes d’eau qui mouillaient l’asphalte, goûtaient sur les caméras et faisaient fuir des spectateurs. Et impossible de s’enlever de la tête ce «ça ira», titre générique du spectacle et surtout chant révolutionnaire qui nous a paru osé dans le contexte politique actuel.