Le 20 janvier, Donald Trump est attendu devant le Capitole, à Washington DC, pour prêter serment. La némésis des défenseurs de l’environnement (entre autres) retrouvera alors le bureau ovale pour quatre ans. Le cauchemar a commencé ce 6 novembre, lorsque les Etats-Unis ont réélu, en connaissance de cause, un homme pour qui le changement climatique est «l’une des plus grandes arnaques de tous les temps». Un milliardaire qui, lors de son précédent mandat, a abrogé plus de cent normes environnementales issues de la présidence Obama et a fait sortir la première puissance économique mondiale de l’accord de Paris (et semble prêt à le refaire). Un magnat de l’immobilier qui se félicite de la montée du niveau marin puisqu’elle place «davantage de propriétés en bord de mer». Son mantra ? «Drill, baby, drill» ( «fore, chéri, fore»), répète celui dont la campagne a été financée par les compagnies pétrolières et qui entend relancer massivement la production de gaz et de pétrole, tout en continuant à brûler du charbon. Soit l’exact opposé des recommandations scientifiques et de la transition hors des énergies fossiles.
Ajoutons à cette élection dramatique, la COP29 à Bakou, boycottée pour les dérives du régime azerbaïdjanais et sa diplomatie pétrolière, et la coupe est pleine en ce mois de novembre.
Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir ? Bien heureusement, non ! Les sceptiques sont rattrapés : les récents ouragans ont rappelé aux Américains qu’ils sont touchés par l’aggravation du dérèglement climatique, quand les Européens viennent de voir Valence sous les eaux… On peut voir le changement même au Texas, chantre du gaz et du pétrole, où les énergies renouvelables sont en plein essor. Mais surtout, les luttes continuent. Et Libération a la conviction que progrès, initiatives, idées novatrices et expérimentations sont aussi à chercher au niveau local, auprès des élus dans les collectivités, au sein du vivier associatif ou des milieux économiques. Le succès du Climat Libé Tour et cette nouvelle étape en Loire-Atlantique, à Nantes, ces 15 et 16 novembre le confirmeront. L’objectif : ressortir de ces deux jours de débats et d’échanges remontés à bloc et plus éclairés sur tout ce qui peut nous permettre de mieux habiter nos terres. Gris c’est gris, mais c’est loin d’être fini.