Les glaciers ? La moitié des 200 000 qui existent, plus vraisemblablement 40 %, peuvent être sauvés. Le chiffre de morts en Europe à cause des chaleurs extrêmes d’ici 2100 ? Il peut être divisé par trois. La baisse programmée des rendements agricoles ? Elle peut être limitée et ne pas dépasser les quelque 33 % annoncés dans certaines régions du globe. Non, non, Libé n’a pas décidé de chausser des lunettes roses et de dire, alors que la COP qui se tient à Dubaï arrive dans sa phase décisive, qu’après tout, le réchauffement n’est pas si grave. Ou que l’urgence est moins urgente qu’on ne le dit. Non. L’heure est grave. Et chacun, dans sa vie quotidienne, perçoit concrètement chaque jour qui passe l’accélération des risques, et donc l’urgence à endiguer le dérèglement climatique.
Interview
C’est d’autant plus vrai que tout le monde sait que le scénario des accords de Paris d’un réchauffement limité à 1,5°C ne sera pas atteint. Alors pourquoi préférer aujourd’hui regarder le verre à moitié plein plutôt que son voisin de table à moitié vide ? Première bonne raison, ce n’est pas le bon moment de baisser les bras et de foncer tout droit vers un réchauffement de 3, 4, pourquoi pas 5°C en se disant «foutu pour foutu, autant pas s’emmerder». Plutôt que de pleurer sans cesse sur ce qui est déjà parti en fumée, il est peut-être plus efficace d’insister sur ce qui sera préservé si des efforts sont faits. Pas de lunettes roses donc, ni de tentative de relativiser l’urgence ou de relâcher la pression pour que les choses évoluent, rien ne l’autorise, les mauvaises nouvelles climatiques vont continuer de pleuvoir. Mais il est majeur de ne pas perdre de vue, assommés par des statistiques et projections déprimantes que, si efforts il y a, cela paiera. Prenez les humains qui seront confrontés à des sécheresses extrêmes. Ils seront 250 millions de moins à les subir si l’on parvient à contenir le réchauffement à 2°C. C’est beaucoup, 250 millions, non ?