Les bonnes nouvelles politiques ? Elles ne courent pas vraiment les rues ces temps-ci… Marine Tondelier en est une. La secrétaire nationale des Ecologistes-EELV a été dès l’annonce de la dissolution en première ligne dans la constitution expresse du Nouveau Front populaire. Sans arriver à le neutraliser complètement, elle a suffisamment occupé le terrain pour ne pas laisser Jean-Luc Mélenchon manœuvrer à sa guise avant le premier tour des législatives. Depuis dimanche 30 juin, elle porte haut l’impérieuse nécessité du front républicain pour empêcher l’extrême droite, qu’elle voit à l’œuvre depuis dix ans dans son fief d’Hénin-Beaumont, d’entrer à Matignon le 8 juillet au matin. Et depuis deux jours, elle n’a rien lâché sur sa présence face à Jordan Bardella lors d’un débat télévisé, conformément à un accord interne au NFP, alors que le patron du RN exigeait d’affronter Jean-Luc Mélenchon. Résultat, ledit débat est annulé et remplacé par une soirée spéciale où Bardella, Attal et Tondelier se succèderont...
Histoire d’être complet, sa veste verte en habile petit coup de com a fait le job pour enflammer les réseaux sociaux et la transformer en mini icône de la gauche unie qui résiste à la vague RN. Le score des écolos aux européennes atténue le rose du tableau : le 9 juin, la liste de Marie Toussaint n’a que très péniblement dépassé le seuil fatidique des 5 %, une vraie contre-performance lors d’un scrutin généralement plus favorable aux Verts… Autant dire que dans un parti où couper les têtes est un sport national, la patronne des écolos était ce soir-là plus proche de la porte de sortie que de l’augmentation. La dissolution l’a donc remise en selle. Son rôle à l’avenir sera bien sûr indexé sur le résultat de dimanche. Mais dans l’entretien qu’elle nous a accordé, Marine Tondelier se projette dans la «résistance» si le RN devait obtenir la majorité absolue. «On sera là», assure-t-elle. La secrétaire nationale des Ecologistes évoque aussi une éventuelle coalition de gouvernement bâtie autour du NFP en cas de surprise au second tour. Si cela ne s’appelle pas sortir du bois…