Ce sera l’éléphant dans la pièce de la COP29. Donald Trump, le futur président de la première puissance mondiale, celui-là même qui a sorti les Etats-Unis de l’accord de Paris lors de son premier mandat et qui envisage de l’en sortir à nouveau une fois à la Maison Blanche, sera forcément dans tous les esprits à Bakou. Car son élection, cette semaine, change tout. Il va falloir désormais compter avec un homme qui aura le pouvoir de relancer le secteur pétrogazier, de dire non à toutes les propositions de régulation des gaz à effet de serre alors que le scénario d’un réchauffement de 3,1°C à la fin du siècle n’est plus un simple cauchemar mais bien une réalité qui se profile, un homme qui considère le dérèglement climatique comme une «escroquerie», bref il va falloir faire avec un climatosceptique non seulement assumé mais fier de l’être. Et comment se passer de la première puissance mondiale alors que les besoins financiers sont colossaux pour accélérer la transition écologique partout sur la planète et atténuer les effets déjà visibles du réchauffement, notamment dans des pays du Sud démunis ? Et si cette COP échoue, quelle crédibilité aura la suivante ? Les questions sont légion alors que nous devrions être en train de multiplier les réponses face aux catastrophes qui dévastent de plus en plus souvent certaines parties du monde, des inondations monstres en Espagne aux incendies générés par la sécheresse en Californie.
Pourtant, on sait que quand on veut, on peut. Le meilleur exemple en est le Brésil, qui accueillera justement la COP30 : depuis l’élection de Lula, la déforestation de l’Amazonie brésilienne a déjà chuté de 30,6 %. Le Brésil est donc source d’espoir (à condition que Lula ne soit pas remplacé par un autre climatosceptique). Mais aussi la Chine, si l’on en croit la grande spécialiste des COP Laurence Tubiana. Longtemps parmi les plus gros pollueurs de la planète, les Chinois ont bien compris les enjeux de ce défi. Y compris économiques.