Quatre petits tours. Autrement dit, une promenade de santé plus qu’un chemin de croix. Mais une petite surprise malgré tout. Et une première historique, avec un pape… américain (mais pas trumpien), né à Chicago,

de père français et de mère italienne. Le conclave ouvert mercredi 7 mai dans l’après-midi à Rome aura livré son verdict, la fameuse fumée blanche d’abord, l’annonce au balcon une heure plus tard, dès jeudi en fin d’après-midi. Une rapidité qui a laissé penser que le favori, le cardinal italien Pietro Parolin, bras droit de François, avait tué le match avant même qu’il commence. Mais c’est finalement Robert Prevost, 69 ans, désormais Léon XIV, qui prend les rênes de l’Eglise catholique.

Très proche lui aussi de François, il figurait aussi parmi les favoris qui cochaient «toutes les cases». Il est évidemment trop tôt pour connaître dans le détail les orientations que donnera le nouveau pape à son pontificat. Ses premiers mots devant la foule amassée place Saint-Pierre respiraient la fidélité à la fibre sociale bergolienne. Son parcours a lui été influencé par la théologie de la libération lors de son long séjour en Amérique du Sud, au Pérou. Les chantiers que Léon XIV a devant lui sont connus.

A l’heure où les guerres sévissent de par le monde, ou d’autres conflits menacent, il a sans surprise évoqué «la recherche de paix». Dans un monde où les replis identitaires prospèrent, notamment, sur les oppositions religieuses, le nouveau souverain pontife saura-t-il porter un dialogue apaisé avec les autres religions ? Il s’est en tout cas présenté comme le représentant d’une église «ouverte au dialogue». Restent évidemment les sujets dits sociétaux. Léon XIV devra maintenir ouvert le couvercle des violences sexuelles qui ont tant affaibli ces dernières années l’Eglise catholique. Ceux de la place des femmes dans l’Eglise ou de la morale sexuelle n’avaient été qu’à peine entrouverts par François. Léon XIV fera-t-il mieux ? La vérité oblige à dire que nous ne croyons pas aux miracles…