L’Europe a bien sûr des défauts. Sa technocratie peut être critiquée. La complexité du fonctionnement de ses institutions peut donner le sentiment à certains citoyens qu’elle reste loin de leurs préoccupations. D’aucuns vont l’estimer trop libérale. D’autres pas assez en pointe sur l’urgence environnementale. Ou trop faible sur la scène diplomatique. Des reproches dont on peut débattre et qui ont en partie été débattus pendant cette campagne électorale. Pour autant, comment se résoudre sans appeler au sursaut à voir le projet européen menacé comme jamais par les extrêmes droites qui, en France comme chez bon nombre de membres de l’UE, menacent de sortir vainqueurs ou renforcées des scrutins organisés depuis jeudi et jusqu’à ce week-end ?
Car oui, au-delà des sondages alarmants, l’Europe, déjà gangrenée (en Italie, en Hongrie), est bien sous la menace d’une forte poussée national-populiste, petite cousine de celles qui ont fait vaciller d’autres démocrati