Le bombardement d’un hôpital pédiatrique à Marioupol, ville ukrainienne cible d’une offensive russe particulièrement meurtrière, a profondément choqué les esprits. L’Union européenne n’a pas hésité à évoquer ce jeudi «un crime de guerre», tandis qu’Emmanuel Macron préférait condamner «un acte de guerre indigne», tout en ajoutant que l’«objectif manifeste» de ce bombardement était «de tuer des civils, femmes et enfants en particulier».
Rien ne permet pourtant de l’affirmer à ce stade, mais il est vrai que les explications fantasques du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, ne pouvaient que précipiter les condamnations internationales. Cibler délibérément des enfants en temps de guerre est un des grands tabous de l’humanité. La confirmation de la véracité des images qui avaient commencé à circuler mercredi soir, avec un bilan de trois victimes dont un enfant, ne pouvait que susciter un dégoût profond.
Les enfants de Marioupol, se terrant nuit et jour dans des abris, semblent nous implorer de faire enfin quelque chose. Mais ils ne sont pas seuls. Selon l’Unicef, plus de 3 millions d’enfants meurent de malnutrition chaque année, par exemple, victimes collatérales de guerres régionales souvent ignorées, loin des caméras. Le fait que le bombardement de Marioupol ait eu lieu sous les yeux du monde entier accroît l’horreur, et le sentiment qu’il ne saurait rester impuni. Cette onde de choc résonne aujourd’hui dans le monde entier, envoyant ainsi un message catégorique aux responsables d’autres tueries d’enfants, qui sont par définition des victimes innocentes de la folie des hommes.