Polémiquer sur la bouffe dans un pays aux restaurants fermés et à la gastronomie en berne, il fallait oser. Le gratin de la macronie l’a fait, Darmanin et Denormandie en tête, en s’attaquant aux menus sans viande mis en place par le maire de Lyon Grégory Doucet dans les cantines scolaires de sa ville. Le ministre de l’Intérieur y voit une «politique moraliste et élitiste des Verts [qui] exclut les classes populaires» et fait insulte aux bouchers. A un an de la présidentielle, le débat politique sent déjà le cramé. Comme une guerre des restos où la carte se doit d’être alléchante avant que les électeurs aillent y goûter. En ces temps compliqués, parler aux estomacs est-il vraiment le meilleur moyen de mobiliser l’électorat ?
Et que faut-il servir à l’électeur macroniste pour le faire saliver ? Quatre ans de polémiques alimentaires nous le disent. D’abord, rien de trop cher. Il faut soigner le côté populaire. On s’autorisera bien de temps en temps un dîner à la Rotonde pour les grandes occasions − moins bling-bling que le Fouquet’s − mais on évitera le homard