Il fallait bien un match de folie pour clore cette coupe du monde au Qatar, où les Bleus se sont vaillamment battus pendant 120 minutes pour finalement s’incliner devant l’Argentine de Lionel Messi lors d’une séance de tirs au but. Les jeunes remplaçants introduits par le sélectionneur Didier Deschamps ont réussi l’impossible en poussant à l’égalisation, sauvant ainsi l’équipe de France d’une défaite humiliante qui paraissait certaine à la mi-temps. Mais il est tout aussi probable que leur inexpérience a coûté cher pendant l’exercice stressant et terriblement injuste des tirs au but. Kylian Mbappé, qui venait d’inscrire un triplé, regardait le tableau d’affichage, incrédule, et avec lui le pays entier. Emmanuel Macron, pensif dans les tribunes, songeait peut-être à dégainer un 49.3 pour changer le score, tant il comprenait bien que la retombée de l’euphorie dès ce lundi allait être particulièrement compliquée à gérer.
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Doha annonçait d’ailleurs tranquillement, avant même le coup d’envoi de la finale, que les mesures du Parlement européen après les soupçons de corruption (le «Qatargate») auront un «impact négatif» sur les relations avec le riche émirat gazier et l’approvisionnement mondial en énergie. L’Insee indique, pour sa part, que l’impact au niveau macroéconomique de l’épopée des Bleus reste cette fois «marginal», et prévoit dans sa dernière note de conjoncture un recul de la consommation des ménages de 0,7% pour ce quatrième trimestre.
Accroupi sur la pelouse après le coup de sifflet final, le chef de l’Etat qui avait affirmé qu’il fallait séparer le foot de la politique s’est laissé filmer essayant de consoler Mbappé, prostré sur lui-même, mais le jeune prodige français l’ignora complètement. La récré est décidément bien finie.