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Libération
L'édito d'Alexandra Schwartzbrod

Guerre à Gaza : un travail photographique qui restera dans l’histoire

Après six mois de bombardements ­israéliens, l’enclave est aujourd’hui un champ de ruines. «Libération», associé à l’ONU, présente le travail de 14 photoreporters palestiniens, témoins du cauchemar en cours.
A l'hôpital Nasser, le 7 novembre 2023. (Belal Khaled)
publié le 9 avril 2024 à 20h47

Les photos que nous publions sont bouleversantes car elles témoignent de la tragédie vécue tout au long de ces derniers mois par les Palestiniens de Gaza. Des photographes et journalistes gazaoui(e)s ont risqué leur vie – et une centaine sont mort(e)s – pour que le monde entier découvre l’ampleur des drames qui se jouent derrière les barrières et les murs de l’enclave bombardée sans répit par l’armée israélienne.

Drames humains comme en témoignent ces hurlements silencieux de douleur devant le corps d’un enfant ; l’impuissance de cet ado de 12 ans qui peine à se brosser les dents alors qu’il vient de perdre sa main droite, arrachée par un obus de char dans l’école où il s’était réfugié ; ces milliers de Palestiniens jetés sur les routes pour fuir les bombardements comme, à la fin des années 40, leurs grands-parents avaient dû quitter leur maison à la création de l’Etat d’Israël. Drames de la vie quotidienne avec ces amas de ruines dans lesquelles des familles sont censées se réinstaller, privées de tout ; ces enfants qui tentent, derrière un mur, d’attraper un peu de nourriture ; cet oiseau qui vole, imperturbable, au milieu des frappes aériennes.

Et parfois un sourire, la vie qui force le passage, qui résiste, par tous les moyens, à l’exemple de ce jeune garçon qui se sert d’un câble électrique sectionné comme d’une tyrolienne. Rassemblées par le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU, ces photos sont importantes car elles resteront dans l’histoire comme la preuve que ce cauchemar a bien eu lieu. Un cauchemar qui a commencé le 7 octobre avec les massacres commis par le Hamas en Israël et qui s’est poursuivi avec le bombardement par Tsahal d’une population sans défense. Ce travail photographique devrait nous pousser à tout faire pour que cette folie cesse. Et ne se reproduise jamais plus.