Y croire, évidemment. S’accrocher à cet espoir qui parcourt depuis vendredi soir 3 octobre les rues de Tel-Aviv, que le calvaire qu’endurent depuis deux ans maintenant les otages aux mains du Hamas prenne rapidement fin. S’accrocher aussi à cette espérance qu’un cessez-le-feu, enfin, mette un terme à l’enfer des bombardements israéliens qui ont tué plus de 60 000 Palestiniens et anéanti la bande de Gaza. Jamais, depuis deux ans, cette double perspective n’a été aussi proche. Même si à l’impatience suscitée par le communiqué du Hamas succède, ce lundi en Egypte, où se retrouvent les délégations chargées de négocier le plan de Donald Trump, un tempo diplomatique forcément trop lent.
Patience, donc, et prudence, même s’il est indéniable que le fond de l’air a fondamentalement changé depuis que le président américain a mis tout son poids dans la balance, et peut-être toute son ambition à décrocher le prix Nobel de la paix qui sera décerné cette semaine. L’activisme de Washington, sans doute dopé par l’initiative française prise à la tribune de l’ONU sur la reconnaissance d’un Etat palestinien, explique en grande partie que la diplomatie prenne enfin le pas sur les armes. Mais pas seulement. En Israël, Benyamin Nétanyahou était de plus en plus sous la pression de son opinion publique. A Gaza, le Hamas, trop affaibli pour s’obstiner dans sa stratégie mortifère, prenait aussi le risque de voir la population se retourner contre lui. Affamée, elle n’en peut plus de la guerre, n’en peut plus de survivre. Enfin, la frappe israélienne sur Doha a aussi eu comme conséquence de voir les pays du Golfe faire comprendre à Donald Trump qu’il risquait de payer très cher son soutien inconditionnel à Benyamin Nétanyahou. Espoir donc. Prudence. Mais conscience aussi que même si les négociations qui s’ouvrent aboutissent à la libération des otages et à un vrai cessez-le-feu, la paix, elle, est loin, très loin, d’être à portée de mains.