Il a suffi de quelques heures, mardi 5 août, pour que les flammes embrasent le massif des Corbières et provoquent l’incendie le plus dévastateur depuis cinquante ans en France. Une personne retrouvée morte, plusieurs blessées, de nombreux déplacés, des maisons et 16 000 hectares brûlés… le bilan est tragique. Il peut être tentant de mettre ce feu sur le compte des catastrophes récurrentes de l’été, dues à la chaleur, la sécheresse, le vent, l’inconséquence des vacanciers, et de passer à autre chose. Ce serait une grave erreur. Le feu n’est ni une fatalité ni une punition divine. Il peut être évité, contenu et combattu. Mais, pour ça, il faut des moyens humains et financiers, et une implication des élus et habitants locaux.
Eviter de perdre du temps
Concernant les moyens – ou plutôt le manque de moyens –, pour le coup, le sujet revient chaque année ou presque, ce qui est anormal. Mi-juillet, le porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers appelait dans Libé à un sursaut de l’Etat pour renforcer les moyens de lutte et notamment les équipes qui manquent de bras, l’été, au plus fort de la saison des feux. Les habitants, eux, peuvent éviter qu’un incendie se répande : en débroussaillant. La méthode a prouvé son efficacité et pourtant moins d’un tiers des propriétaires en zone à risque y a recours, les municipalités ont un rôle plus coercitif à jouer.
Reportage
Idem pour les matériaux utilisés pour les constructions ou leurs abords, ils doivent pouvoir résister au feu tout comme les espèces d’arbres plantées, cela paraît presque élémentaire. Surtout si la doctrine française prévoit de confiner les habitants plutôt que de leur demander d’évacuer avec le risque que leur voiture se retrouve prise dans les flammes. Et s’il faut évacuer, il faut aller vite, éviter de perdre un temps précieux en discussions ou actes administratifs, chaque seconde compte quand le brasier menace. Si rien n’est fait, des incendies monstres comme celui de l’Aude risquent de se produire chaque année avec le dérèglement climatique. Si l’on s’y prépare maintenant, on peut les éviter, ou au moins limiter leurs dégâts.