Une fumée jaune impressionnante s’est matérialisée aux portes de Marseille mardi après-midi, arrêtant les trains et les avions, confinant la ville. La veille, c’est près de Narbonne que commençait un incendie à la vitesse de propagation inédite. La saison des feux, qui s’était déjà ouverte, a pris une ampleur inquiétante. Chaque année ces incendies deviennent plus virulents, plus durs à maîtriser, avec des facteurs qui ajoutent à la difficulté. Les éléments s’entrechoquent. Le vent vient attiser ces flammes nées sur une terre rendue aride par une sécheresse aiguë. Un dommage collatéral de la canicule qui a mis pratiquement la France à l’arrêt en début de semaine dernière.
Le phénomène touche toute l’Europe. L’Allemagne, la Turquie et la Grèce ont déjà connu des incendies massifs au cours des derniers jours. Chaque année, le continent connaît une augmentation de la superficie brûlée par des feux de forêts, avec une récurrence de plus en plus commune. Nous sommes entrés dans une nouvelle réalité à laquelle nous ne faisons encore que péniblement nous adapter. Les experts sont formels : l’augmentation des épisodes de chaleur, leur intensité croissante, provoqués par le réchauffement climatique, vont rendre ces phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus violents. Pendant ce temps, les politiques tergiversent encore sur la construction de nouvelles autoroutes et font passer des lois comme la catastrophique loi Duplomb - adoptée ce mardi par l’Assemblée - qui marquent des reculs majeurs sur la question environnementale. Au niveau européen, le rapport législatif sur l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’UE à l’horizon 2040 sera porté par l’extrême droite, au désespoir des écologistes. C’est donc le groupe des Patriotes, présidé par Jordan Bardella, qui aura la maîtrise des discussions sur ce texte clé, et une tribune pour continuer à fustiger «l’écologie punitive». Mais ce n’est pas l’écologie qui nous punit collectivement, c’est bien la planète.