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Libération
L'éditorial d'Alexandra Schwartzbrod

Investiture de Trump: le cauchemar

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Triste spectacle au Capitole ce lundi, où le revenant républicain, au cours de son discours d’investiture, n’a pas hésité à déverser sans retenue ses rancœurs contre son prédécesseur et autres outrances. Un avant-goût des politiques violentes qui s’annoncent.
US President-elect Donald Trump takes the oath of office as Melania Trump looks on during inauguration ceremonies in the Rotunda of the US Capitol on January 20, 2025 in Washington, DC. (Photo by Morry Gash / POOL / AFP) (MORRY GASH/AFP)
publié le 20 janvier 2025 à 21h21

Il y avait quelque chose de vertigineux à voir défiler lundi au Capitole tous ces hommes – beaucoup d’hommes en effet, blancs, d’âge mûr – acquis pour la plupart à Donald Trump et bien décidés à refaçonner au plus vite les Etats-Unis et le reste du monde à leur main, selon leurs fantasmes, leurs obsessions ou leurs diktats. A fortiori là, dans ce Capitole pris d’assaut il y a quatre ans par les partisans de celui qui refusait alors obstinément sa défaite, ruminant déjà sa vengeance et son retour, croyant fermement à ce jour où il prêterait à nouveau serment, jurant de protéger une Constitution qu’il n’avait pas hésité à fouler aux pieds.

Il a gagné son pari et l’a fait savoir lundi, réglant ses comptes et insultant son prédécesseur en direct devant les caméras du monde entier (il y a quatre ans «l’establishment radical a volé le pouvoir des citoyens»), dénonçant «l’instrumentalisation du ministère de la Justice», annonçant «la fin du déclin américain» alors que la santé de l’économie américaine a rarement été aussi bonne, et son intention de «repousser l’horrible invasion du pays», on en passe et des bien pires.

Nous étions nombreux, devant notre écran, à avoir la sensation d’être bloqués dans une boucle temporelle, cherchant désespérément le bouton qui nous permettrait de met