Ce sont 20 petites histoires que presque chaque Israélien peut réciter par cœur − le boulanger venu danser au festival Tribe of Nova et capturé dans le désert, le barman de Tel-Aviv enlevé alors qu’il portait secours aux blessés, les jumeaux kidnappés dans leur kibboutz et tenus dans des geôles séparées. Pour le reste du monde, il s’agit plus simplement des «otages du 7 Octobre», au cœur d’une des guerres les plus meurtrières de l’histoire pourtant sanglante du Moyen-Orient.
Leur libération ce lundi 13 octobre, dans le cadre d’un échange contre près de 2 000 prisonniers palestiniens parrainé par trois puissances régionales, aurait déjà été une réussite diplomatique impressionnante. Mais tandis que des scènes de liesse collective intense et profondément émouvante se multipliaient des deux côtés de la frontière entre Israël et Gaza, s’ouvrait à Charm el-Cheikh en Egypte, en présence de nombreux chefs d’Etats, dont Emmanuel Macron, la Conférence de la paix dirigée par un seul chef d’orchestre, le président américain, Donald Trump.
Le déroulé sans aucun incident notable des différentes étapes du «premier volet» de l’accord, constituant chacune une épreuve que bien des négociateurs auraient renoncé à tester, est un triomphe de la méthode brutale et clanique qui remplace, sous nos yeux, la diplomatie américaine traditionnelle, voire la diplomatie tout court. L’arrêt des bombardements, la libération des otages, la fin des combats, le retrait des forces israéliennes, le désengagement