Unité, fraternité, sororité, optimisme, confiance, joie… Ces mots nous ont accompagnés pendant toute la durée des Jeux olympiques et ils nous ont sacrément manqué depuis plus de deux semaines que nous avons sombré dans la crise politique. Incertitudes, trahison, fébrilité, colère, chaos, peur… le contraste a été rude entre l’esprit de fête de la première moitié du mois d’août et l’esprit de défaite qui marque la seconde. Les Jeux paralympiques qui démarrent ce jeudi sont donc attendus avec une double impatience. S’entremêlent l’envie de vibrer à nouveau collectivement devant le spectacle d’athlètes cherchant à dépasser leurs différences et à offrir le meilleur de ce que l’être humain peut sportivement donner, mais aussi l’envie d’oublier, l’espace d’une dizaine de jours, les divisions et les cris de colère qui risquent d’assombrir cette rentrée politique, sociale et scolaire.
La cérémonie d’ouverture, mercredi soir sur les Champs-Elysées et la place de la Concorde, a été conçue dans ce but, prolonger la magie des derniers Jeux, faire à nouveau rêver, chanter et danser, saluer sans esprit de conquête ni de surpuissance les drapeaux des délégations du monde entier réunies là pour le seul plaisir du jeu et de la gagne bon enfant. Souvent minorés par rapport aux JO, les Paralympiques bénéficient cette année de l’incroyable enthousiasme soulevé par les derniers Jeux, les billets ont fini par s’arracher et il y a fort à parier que les gradins seront quasi tous remplis. De quoi aider aussi à mettre un coup de projecteur sur la place des personnes handicapées dans notre société et les difficultés quotidiennes auxquelles elles sont confrontées, à commencer par l’aberrante et honteuse inaccessibilité du métro parisien. Jusqu’au 8 septembre, quelque 4 400 athlètes vont faire le show, les Français essayant de terminer dans le top 8 au tableau des médailles mais là n’est pas l’essentiel. Il est dans l’envie d’être ensemble et de surmonter tout ce qui nous sépare, de crier en chœur devant un écran ou dans un stade.