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Libération
L'édito d'Alexandra Schwartzbrod

JO 2024 : Paris tenu ?

JO Paris 2024dossier
Dans un contexte d’actualité politique exceptionnelle, les Jeux olympiques de Paris arrivent au meilleur moment. Parions que la fête remonte le moral à un pays qui ne sait plus où il en est, ni où il va.
En prévision de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris 2024, certaines zones de la capitale sont fermées au public. Sur la place du Trocadéro, le 18 juillet. (Denis Allard/Libération)
publié le 21 juillet 2024 à 20h54

Même à Paris on peine encore à réaliser que le top départ des Jeux olympiques est désormais l’affaire de quelques jours. L’actualité politique a été telle qu’elle a tout écrasé, donnant un côté irréel à cette grande fête sportive internationale appelée à être encadrée par un gouvernement fantôme. Le caractère exceptionnel de la soirée d’ouverture programmée sur la Seine, dont les problèmes de sécurité font couler beaucoup d’encre depuis que l’annonce en a été faite, a presque été effacé par le caractère exceptionnel de la dissolution de l’Assemblée nationale et aux rebondissements qu’elle a entraînés. Comme si l’héritage de la Grèce antique, soudain, ne se trouvait plus tant dans les stades que dans les travées de l’hémicycle et les couloirs de l’Elysée où la tragédie se joue ces temps-ci à chaque seconde.

Remonter le moral

Quant aux Franciliens, ils se divisent en trois groupes : ceux qui ont décidé de fuir une capitale au cœur et aux artères cadenassées, ceux qui n’ont pas d’autre choix que de zigzaguer entre les interdits, et les autres qui savourent le bonheur de déambuler dans une ville ripolinée et à moitié déserte, fort agréable pour qui accepte de renoncer à la voiture pour traverser la Seine.

Restaurateurs et commerçants, eux, font pour l’heure grise mine : si les Parisiens sont partis, les touristes et amateurs de compétitions sportives ne sont pas encore arrivés. La France donne ces jours-ci à l’étranger une telle image de chaos que certains redoutent des annulations de dernière minute. Mais parions que la fête, et surtout l’envie de fête, finira par prendre le pas sur la morosité et l’inquiétude ambiantes. Au fond, s’ils se déroulent sans incident majeur, ces JO arrivent au meilleur moment pour remonter le moral d’un pays qui ne sait plus où il en est, ni où il va. Il serait peut-être temps que notre classe politique s’inspire des mots mêmes du Comité international olympique pour définir un olympisme qui «se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative du bon exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux universels».