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Libération
L'édito de Paul Quinio

JO de Paris 2024 : coup de chaud, tête froide

JO Paris 2024dossier
Après la pluie, c’est au tour de la chaleur de mettre à rude épreuve athlètes et spectateurs. L’occasion de se souvenir, et de se préparer, au fait que les Jeux n’échapperont pas à l’épineuse question du dérèglement climatique.
L'équipe danoise d'aviron écroulée de chaleur, le 29 juillet à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne). (Lindsey Wasson/AP)
publié le 29 juillet 2024 à 20h37

Quand il pleuvait, ça n’allait pas. Fête gâchée vendredi 26 juillet au soir pour certains spectateurs lors de la cérémonie d’ouverture, et tableaux artistiques partiellement modifiés ou amputés. Côté sportif, samedi, épreuves reportées pour le skate. Désormais, c’est le coup de chaud qui s’abat sur la France, surtout dans le Sud mais aussi dans la capitale où se déroule l’essentiel des compétitions, qui fait parler. Et comme rien n’est jamais simple, la pluie abondante de ces derniers jours a contraint les organisateurs à annuler les entraînements des triathlètes dans la Seine, où les seuils de pollution ont été dépassés, mais le soleil intense pourrait aider à réparer vite fait les dégâts et permettre le déroulement normal de la compétition.

Alors quoi ? Après les JO de Tokyo, assez tropicaux, beaucoup a été fait dans les fédérations pour mieux préparer les sportifs à ces conditions extrêmes. Cette semaine, si la chaleur ne doit a priori atteindre ni la durée ni les niveaux enregistrés lors de la canicule de 2003, elle pèsera tout de même sur les organismes et donc les performances. Natation ou marathon, tous les sports ne sont pas logés à la même enseigne. Il n’empêche : la création dans certains centres d’entraînement d’une «chambre environnementale» est éloquente. Les Jeux, comme tout le reste, n’échapperont pas à l’épineuse question du dérèglement climatique.

S’adapter, mieux préparer les athlètes ne suffira pas. La question est déjà sur la table des JO d’hiver, on l’a vu la semaine passée lors de l’attribution aux Alpes françaises du rendez-vous de 2030. Est-ce bien raisonnable, alors que la neige fait déjà souvent défaut ? Et qu’en sera-t-il à l’avenir pour les Jeux d’été ? Emmanuel Macron ayant répété que les JO, à Paris, «c’est tous les cent ans», il n’est pas inutile de s’interroger : à quoi ressembleraient des JO d’été à Paris en 2124 ? La question en fera peut-être sourire certains. Elle est en réalité extrêmement sérieuse.