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Libération
L'édito de Paul Quinio

JO de Paris 2024 : en politique, à qui profitent les Jeux ?

JO Paris 2024dossier
Si la gauche a porté la candidature de Paris et largement préparé l’organisation des JO, elle voit aujourd’hui l’exécutif tenter d’en récolter les lauriers, s’affichant autant qu’il peut dans les tribunes et avec les sportifs. Trêve vous avez dit trêve ?
Le médaillé d’argent en BMX racing Sylvain André, au Club France, samedi 3 août. (Valentine Chapuis/AFP)
publié le 6 août 2024 à 21h38

Déjà de retour, la politique ? Pas vraiment, et les Français qui s’en plaignent se comptent peut-être sur les doigts des deux mains. Qu’ils soient tout simplement en vacances ou qu’ils se soient pris aux Jeux, ou les deux en même temps, le délétère climat politique pré-JO ne leur manque assurément pas… Dans les enceintes sportives, à Paris comme dans les villes où sont organisées certaines épreuves, dans les fanzones, devant leur télé ou au jardin des Tuileries chaque soir à 22 heures pour voir la flamme s’élever dans le ciel de la capitale, les Français sont décidés à profiter du moment jusqu’au bout. Profiter, profiter… Les politiques s’y essayent aussi, qu’ils aient ou pas, et très souvent pas, vu venir l’engouement populaire que suscite cette quinzaine olympique. Alors, cette ferveur citoyenne, et le quasi-sans faute, jusqu’ici, dans l’organisation, à qui profiteront-ils ? Le chef de l’Etat n’a pas ménagé ses efforts pour en tirer avantage. Teddy par-ci, Léon ou Romane par là, Emmanuel Macron a eu une conception toute personnelle de la trêve qu’il a appelée de ses vœux. Comme Gabriel Attal ou Gérald Darmanin d’ailleurs.

Si c’est de bonne guerre, la gauche n’entend pas laisser le terrain libre à l’exécutif sans bouger une oreille. Elle a quelques arguments pour revendiquer une part de ce succès : candidature portée sous le quinquennat Hollande ou rôle des collectivités qu’elle dirige dans l’organisation de l’événement. Plusieurs de ses responsables, notamment socialistes ou communistes, se sont donc signalés ces derniers jours, sur le mode «c’est un peu grâce à nous tout ça» et «le drapeau n’appartient pas à l’extrême droite». Il serait pourtant faux de tirer un trait d’union d’enthousiasme rectiligne entre la gauche et cet événement populaire. C’est peu dire que La France insoumise, critique sur la dimension business du raout olympique, se fait discrète depuis le début de la compétition… Ses députés ont aussi lancé leur propre commission d’enquête sur les conditions d’organisation, notamment sociale, des JO. Les écolos, soucieux des conséquences environnementales engendrées par ce type d’événement, sont tiraillés, mais Marine Tondelier assume de vibrer avec les Bleus. Trêve vous avez dit trêve ? Tous se préparent en tout cas à y mettre fin.