Menu
Libération
Edito

JO de Paris 2024, la fête qui se transforme en casse-tête

JO Paris 2024dossier
Dossiers liés
Populaires et festifs, les Jeux olympiques sont aussi financièrement gourmands. Dans un contexte socio-économique tendu, perturbé par la guerre en Ukraine, l’événement ne saurait faire l’objet de récupération politique.
Photomontage «Libération», d'après photos Albert Facelly et Getty Images. (Photomontage Libération)
publié le 25 juillet 2022 à 20h14

On ne voudrait pas jouer les rabat-joie, mais l’organisation des prochains Jeux olympiques de Paris 2024 commence à soulever certaines inquiétudes. Non pas que l’on soit hostile à cet événement qui, on l’espère, aura des allures d’immense fête populaire associant dans une même liesse les habitants de Paris, de sa périphérie, du reste de la France et les millions de visiteurs étrangers, mais le contexte politico-économique actuel, plombé par la guerre en Ukraine, risque de peser lourd sur l’avancement des chantiers. Inflation galopante, géopolitique mondiale bouleversée, approvisionnements erratiques en matériaux de construction… Déjà, à deux ans de la compétition, le budget serait passé de 6,6 à 8,3 milliards d’euros et l’on parle d’une facture totale qui pourrait avoisiner les 10 milliards. Certes, le dépassement du budget est consubstantiel à l’organisation des Jeux olympiques : de Londres à Pékin en passant par Rio, on ne connaît pas de ville hôte qui n’ait pas pulvérisé les compteurs financiers. Mais tout de même, vu les difficultés économiques qui s’annoncent, hors JO, et la masse de services publics dans lesquels il va falloir investir dans les années à venir – hôpital et éducation en tête –, il serait sage que ce simple dépassement ne se transforme pas en explosion des coûts.

La gestion des foules est une autre inquiétude quand on se souvient des ratés de la finale de la Ligue des champions au Stade de France. Laurent Nuñez – le nouveau préfet de police de Paris – n’est pas Didier Lallement, son prédécesseur : c’est plutôt rassurant, mais il reste d’énormes progrès à faire dans la gestion des flux humains, d’autant que la cérémonie d’inauguration sur les berges de la Seine – et non dans un endroit clos comme un stade – se présente déjà comme un véritable casse-tête. Enfin, cet événement ne pourra être une réussite que si chacun y met du sien, en gros si aucun des acteurs politiques impliqués n’essaie de tirer la couverture à lui. En omettant d’inviter la maire de Paris et la présidente de la région Ile-de-France à la réunion convoquée lundi sur le sujet à l’Elysée, Emmanuel Macron laisse planer quelques doutes sur sa réelle envie de jouer collectif.