Le compte à rebours a commencé. Alors que François Bayrou tient ce lundi 25 août une conférence de presse surprise de rentrée, il sait qu’il a un peu moins d’un mois pour compter ses soutiens avant le dépôt annoncé, dès la rentrée parlementaire le 23 septembre, d’une motion de censure par LFI, qui même sans être immédiatement examinée, donnera le ton de la saison. Ils seront les premiers à dégainer mais sans doute pas les seuls, alors que les annonces d’économies budgétaires prévoyant 44 milliards d’efforts ont été aussi dénoncées tant par le Parti socialiste que le Rassemblement national. Sans majorité, François Bayrou sait que cette première rentrée des classes de Premier ministre a toutes les chances d’être sa dernière.
Dans ses confidences à la presse dominicale, il se veut pourtant combatif, espérant un sursaut de dernière minute des partis. C’est surtout l’opinion qu’il espère convaincre, mais son discours rigoriste appelant à la responsabilité de chacun ne semble pas faire recette. Sa tentative de modernisation et de démocratie directe via quelques vidéos YouTube non plus. A contrario, les appels à la mobilisation le 10 septembre rencontrent un peu d’écho, même si on ne sait toujours pas vraiment ce que donnera concrètement l’appel de «Bloquons tout». Marqués par le souvenir des gilets jaunes, Jean-Luc Mélenchon, suivi par Fabien Roussel, Marine Tondelier et Olivier Faure, laissent bien entendre que cette fois-ci le train de la mobilisation citoyenne ne démarrera pas sans eux, quitte à ce que paradoxalement leur association au mouvement ne l’éteigne.
Il permettra au moins au Premier ministre de jauger sa côte d’impopularité en ce 10 septembre, en fonction de ce qui sera effectivement bloqué – ou pas. La gauche espère bien que la mobilisation sera suffisante pour obtenir des concessions importantes sur les points clivants du budget, notamment ce qui alimente le sentiment d’injustice sociale. Après un été studieux et peut-être avant un congé forcé, François Bayrou compte les heures et les amis qu’il lui reste.