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Libération
L'éditorial d'Alexandra Schwartzbrod

La maternité, un parcours pavé d’injustices pour les avocates

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Une enquête de «Libération» montre qu’aujourd’hui encore, au sein des cabinets, être enceinte est souvent considéré comme une tare valant mise au placard, harcèlement voire licenciement. Une situation insupportable qui s‘améliore, mais pas assez vite.
De nombreuses avocates racontent des difficultés professionnelles à leur retour de congé maternité. (Camille Mcouat/Libération)
publié le 30 mai 2024 à 20h40

Non, les scènes que nous décrivons dans notre enquête ne se déroulent pas en Afghanistan où les droits des femmes sont niés et même bafoués. Elles se déroulent en 2024 à Paris ou en diverses villes de France, au sein d‘une profession – avocats en droit pénal ou en droit civil –, censée être ouverte aux évolutions de la société et implacable sur l’application des règles et de la justice. Tous les témoignages que nous avons recueillis montrent que des cabinets d’avocats semblent avoir du mal à accepter que les femmes qui travaillent pour eux tombent enceintes et osent demander un congé maternité. Certains se livrent même à un véritable harcèlement dès l’annonce d’une grossesse, n’hésitant pas à mettre leurs collaboratrices sur la touche au prétexte qu’elles ne pourront pas assurer le suivi de leurs dossiers, et même à les licencier en invoquant n’importe quel argument. Eh oui, difficile de s’opposer à un avocat madré qui sait comment contourner le droit tout en restant dans les clous, cela fait partie de son boulot. C’est pourquoi nombre d’avocates se voient contraintes de travailler jusqu’à la veille de leur accouchement – quand elles le peuvent – et de reprendre le travail quelques jours plus tard, avec toutes les difficultés que cela représente.

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