Il y a là une incongruité tout droit issue d’un passé patriarcal encore bien présent. A l’Assemblée nationale, une maison où on vote l’allongement du congé paternité pour tout un chacun, rien n’est prévu pour le congé maternité des députées, ni bien sûr pour le congé paternité des députés. Il en va de même au Sénat.
C’est l’idée que parlementaire n’est pas un emploi mais un mandat. Avec un statut qui, en l’espèce, se rapproche par exemple de celui d’une profession libérale ou d’un indépendant. Concrètement, les députées enceintes n’ont droit à rien et elles ne peuvent pas se faire remplacer dans la dernière ligne droite de leur grossesse ou après leur accouchement. La Constitution prévoit un seul cas de figure où un parlementaire peut-être remplacé : s’il entre au gouvernement, son suppléant ou sa suppléante prend alors sa place. Et pour déléguer son vote, il faut produire un arrêt maladie, et la grossesse – faut-il le rappeler ? – n’en est pas une.
Un non-sujet dans un monde machiste
Dans une Assemblée à la fois plus féminisée et plus jeune que par le passé, plusieurs députées sont actuellement enceintes et d’autres le seront au fil de la mandature. C’est n