C’était le 6 octobre 1973, il y a exactement cinquante ans : une attaque surprise de l’armée égyptienne dans le sud d’Israël, coordonnée avec les armées syriennes au nord et jordanienne à l’est, laissait entrevoir la fin de l’Etat hébreu. La guerre du Kippour, appelée ainsi puisqu’elle a éclaté le jour du Grand Pardon, le plus sacré de la religion juive, a profondément marqué les dirigeants israéliens. Le récit des premières journées, quand la victoire arabe paraissait acquise, a achevé de faire basculer le pays dans la logique toute sécuritaire dont il n’est jamais sorti depuis.
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On ne sait encore pas grand-chose de l’attaque du mouvement Hamas tôt ce samedi matin dans le sud d’Israël, sinon qu’elle va projeter les Israéliens dans le même état d’esprit, d’autant plus qu’il est impossible de croire à un hasard du calendrier. D’après le porte-parole de l’armée israélienne, des «forces terroristes aéroportées, maritimes et terrestres» ont «infiltré» une vaste portion du territoire israélien adjacent à la frontière du sud du pays, dans le désert du Neguev. Plus de 2 200 roquettes ont été tirées pour aider cette «infiltration», dont il était difficile ce matin de dessiner les contours. Des dizaines de civils israéliens auraient péri dans les combats, beaucoup d’entre eux des Bédouins, dont la présence est forte dans cette région. On parle d’au moins 35 otages civils israéliens, juifs ceux-là, et de centaines de blessés.
Les sirènes ont retenti pratiquement dans