Résister toujours. S’inscrire en faux. Réfuter la stratégie de banalisation. Ne pas croire à la fable que les leaders de l’extrême droite, avec désormais Eric Ciotti assis sur le porte-bagage, racontent depuis maintenant des années : le Rassemblement national serait devenu un parti comme les autres, il n’y a aucune raison d’exclure de l’arc républicain et donc de l’exercice des plus hautes responsabilités. Jordan Bardella, patron du Rassemblement national, en présentant lundi le programme de sa formation pour les législatives surprises des 30 juin et 7 juillet, a tenté d’écrire un nouveau chapitre de cette dédiabolisation.
A quelques jours du premier tour d’un scrutin où il part largement favori et qui peut lui ouvrir les portes de Matignon, il faut dire et redire que non, le Rassemblement national n’est pas un parti comme les autres et qu’il est encore temps d’éviter ce séisme que représenterait une victoire de l’extrême droite dans la patrie des droits de l’homme. Il suffit de regarder, d’écouter ou lire la presse étrangère pour comprendre l’onde de choc que serait une victoire frontiste. Donc non, malgré tous les efforts de Jordan Bardella et Marine Le Pen pour ripoliner la façade frontiste, le RN n’est pas un parti comme les autres. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il continue d’être un parti xénophobe qui met au cœur de ses propositions le concept de préférence nationale ou la rupture avec le droit du sol. Et que l’élection passée, cette constante raciste et antisémite de l’extrême droite s’imposera et pèsera beaucoup plus lourd que les pseudo-efforts de normalisation.
Normal, puisque c’est son ADN. Alors oui, le RN cherche à faire oublier son passé. Problème : le pedigree de nombreux de ses candidats (complotistes, proches de l’essayiste antisémite Alain Soral ou des théoriciens du suprémacisme blanc, nostalgiques de l’OAS et on en passe) démontre que ce passé-là reste très, très présent.