Expliquant sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, le président de la République avait exigé des Français une «clarification indispensable». Il a été entendu. Se ruant sur les bureaux de vote ce dimanche 30 juin pour le premier tour des élections législatives anticipées, avec une participation record de plus de 65 %, les électeurs ont obéi à son injonction, mais pour la retourner essentiellement contre lui.
A sa prétention d’incarner la seule alternative au «chaos», les Français ont répondu en le tenant responsable de ce chaos ; à sa supplique d’une majorité claire «pour agir dans la sérénité et la concorde», ils lui ont infligé un supplice supplémentaire d’isolement. Et à sa posture de renvoyer dos à dos la coalition de gauche et l’extrême droite par une consigne de «ni, ni», les Français ont voté massivement pour les deux, mais ont donné un avantage certain au Rassemblement national, qui remporte ce premier tour par un score de 33,5 % selon les premières estimations Ipsos pour France Télévisions.
En clair : douze millions de nos compatriotes ont voté pour un