T’as p’t-être pas les plus gros bras d’athlètes. T’as manifestement pas l’torse velu. Mais la France adore tes mirettes et t’a depuis maintenant une semaine dans la peau, Léon, Léon, Léon… Trois fois comme dans la chanson de Jeanne Moreau, comme trois médailles d’or déjà récoltées par le nageur français, la question étant de savoir s’il parachèvera ce vendredi sa quête fantastique en collant une quatrième médaille sur sa peau Léon, Léon, Léon, Léon.
A 22 ans, Léon Marchand est sans conteste devenu la coqueluche française des Jeux de Paris 2024. Le 11 août, si la compétition se clôt sans encombre, il deviendra l’emblème de cette réussite hexagonale. Le 31 juillet restera quoi qu’il arrive, quatrième médaille ou pas, une date historique puisque aucun nageur avant lui n’avait osé faire ce pari fou de courir après deux médailles d’or dans la même journée, et donc à moins de deux heures d’intervalle entre deux finales. Léon Marchand a osé et l’a fait, offrant à la France entière – 10 millions d’entre nous étaient devant leur poste de télévision – un spectacle d’une minute 51 secondes et 21 centièmes époustouflant, avec un climax sur les 15 derniers mètres qui restera dans les annales du sport. Un de ces moments de télé dont on reparlera dans quinze ans en se souvenant précisément de l’endroit où l’on était quand il s’est produit.
Il y a deux ans, après les championnats du monde qui l’ont vu entrer, avec ses deux médailles d’or et une d’argent, de plain-pied dans ce couloir de l’histoire peuplé de stars, Libération disait de lui dans le portrait de dernière page qui lui était consacré qu’il avait une gueule de «Tintin juvénile». C’est toujours vrai. L’auteur de l’article écrivait aussi que sa réussite naissante puisait sans doute ses racines dans ce mélange étonnant «d’insouciance et de certitudes». Des certitudes, Léon Marchand ne pourra qu’en avoir davantage après le parcours hors norme qu’il réalise depuis le début de ces JO. On lui souhaite surtout de conserver cette insouciance aussi longtemps qu’il le pourra. C’est ce qui fait «ta saveur Léon».