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Libération
L'édito d'Alexandra Schwartzbrod

Les extrêmes droites à l’épreuve du pouvoir en Europe : le vernis social s’écaille, les libertés s’érodent

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Hongrie, Italie, Finlande… Partout où ils sont aux affaires, les nationalistes, tout à leurs préoccupations identitaires et liberticides, ont tôt fait d’oublier leurs promesses sur le pouvoir d’achat.
Manifestation en faveur du droit à l’avortement, à Rome, le 25 mai. (Andrea Ronchini/NurPhoto. AFP)
publié le 21 juin 2024 à 20h33

Les voyages ne forment pas seulement la jeunesse, ils sont ces temps-ci pleins d’enseignements pour qui pourrait être tenté, par dépit ou par colère, de voter RN «parce qu’on n’a jamais essayé» comme on l’entend beaucoup. Plusieurs pays d’Europe ont essayé, eux, et ils ont vite vu le résultat sur le terrain. Nous avons parcouru certains d’entre eux pour décrypter leur politique et comprendre le processus à l’œuvre, et le résultat est édifiant. Contrairement à ce que les partis d’extrême droite promettent quand ils sont en campagne électorale, cherchant à appâter celles et ceux qui redoutent perte de pouvoir d’achat et déclassement, ce n’est pas sur l’amélioration des conditions économiques des citoyens qu’ils agissent en premier, non, c’est sur la chasse à l’étranger et la restriction des libertés.

Tous ont en commun d’être obsédés par une pseudo «islamisation» de l’Europe contre laquelle ils s’emploient à lutter. A l’image d’un Viktor Orbán équipant ses frontières de barbelés ou d’une Giorgia Meloni sous-traitant le tri des migrants à l’Albanie. Les mêmes ont cette autre obsession de mettre au pas enseignants, médias et monde culturel, qu’ils voient sans doute comme des relais d’un pseudo islamo-gauchisme qui pervertirait la société. Viktor Orbán a ainsi pris une décision radicale et s