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Elle ne s’est pas tapé la corvée des fournitures scolaires car elle n’a pas d’enfant. Elle ne se préoccupe pas non plus du menu du dîner ce soir car elle n’a pas de compagnon. Elle fait l’amour quand elle en a envie, mène une vie certes «ordinaire» mais dont elle en a choisi les termes au maximum. «Si je vis seule, ça ne veut pas dire que je ne veux pas ou que je ne vis pas l’amour. Mais qu’au contraire, je le veux plus que tout», dit-elle. Au siècle dernier, la vieille fille était forcément moche, pingre, frigide, évidemment lesbienne sans le savoir. Sous la plume de la journaliste Marie Kock, elle désire et devient désirable, réfléchit, s’accorde un espace physique et psychique à soi pour comprendre ce qu’elle vit, ce qu’elle veut ou ne veut pas. Dans Vieille Fille, Marie Kock n’édulcore rien d’une existence centrée autour de soi : la solitude dans le petit studio parisien, les idéaux romcom qui s’envolent, les drames amoureux aussi. Elle démontre de façon convaincante et sensible que ce qui manque le plus aux femmes, c’est le temps et la liberté qui va avec. Etre vieille fille, c’est au moins avoir le courage de ne pas s’enfermer dans des modèles idéalisés et asservissants (couple, famille…), prendre le risque de dire fuck aux évidences et aux convenances. Un nouveau mode de vie.