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Libération
L'édito d'Alexandra Schwartzbrod

L’Ukraine, privée d’électricité et d’espoir ?

Centrales énergétiques bombardées par les Russes d’un côté, perspectives inquiétantes d’une nouvelle présidence Trump de l’autre. La situation se complique pour Kyiv.

Lors d'un black-out partiel à Kyiv, le 6 juin 2024. (Roman Pilipey/AFP)
Publié le 18/07/2024 à 20h28

Le temps presse en Ukraine, et il est cruel car il joue davantage en faveur des Russes. Alors que ceux-ci multiplient leurs frappes sur le pays, fragilisant chaque jour davantage les infrastructures et le moral du pays, les nouvelles en provenance des Etats-Unis ne sont guère rassurantes. L’avancée de Donald Trump dans les sondages était déjà préoccupante, mais l’identité de celui que l’ex-président a choisi comme numéro 2 s’il était réélu est carrément une catastrophe. Le sénateur James David Vance est en effet un des principaux adversaires du soutien des Etats-Unis à l’Ukraine. Si le tandem accédait au pouvoir, il ne faudrait pas attendre longtemps avant que l’aide américaine à Kyiv soit remise en question. Or l’armée ukrainienne a désespérément besoin d’armes occidentales si elle veut continuer à résister au rouleau compresseur russe qui broie hommes et infrastructures.

Depuis le début de l’année, 90 % des centrales thermiques et hydroélectriques du leader national de l’énergie a été détruit par les missiles russes. Une catastrophe quand la température frôle les 40 degrés l’été et plonge en dessous de zéro l’hiver, un drame pour la vie quotidienne et économique du pays. Les Ukrainiens ont beau faire preuve depuis le début de la guerre d’une résilience hors norme, il devient délicat de réparer les centrales endommagées plusieurs fois de suite et il va finir par être difficile de vivre dans un pays privé d’électricité. Pour tenter de plaider sa cause, le président ukrainien arpente inlassablement le monde, la semaine dernière à Washington, cette semaine au Royaume-Uni. Réclamant de l’aide avec d’autant plus d’insistance que le Premier ministre hongrois profite au même moment de sa présidence du Conseil de l’Union européenne pour mener à Moscou et Pékin une soi-disant «mission de paix» qu’aucun pays européen ne lui a confiée. Pour le plus grand bonheur des Russes qui misent, pour emporter la victoire, sur un épuisement progressif des forces ukrainiennes et de leurs soutiens.