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Libération
L'édito d'Hamdam Mostafavi

LVMH et «le Parisien» : un crash-test pour les enfants de Bernard Arnault

Conséquence d’une baisse du chiffre d’affaires et des bénéfices du groupe, la potentielle vente du quotidien cristallise les tensions au sein de la famille Arnault. Les différents scénarios autour de la succession du patriarche n’en finissent pas de passionner.

Bernard Arnault et ses enfants.
ParHamdam Mostafavi
Directrice adjointe de la rédaction
Publié le 26/09/2025 à 20h39

Tout ne va plus si bien au sein de l’empire LVMH. Depuis des mois, Bernard Arnault doit naviguer face à des vents contraires qui secouent son groupe, numéro 1 mondial dans le secteur du luxe. D’abord, l’ouragan Trump et sa folie des droits de douane, qui ont plongé le monde dans l’incertitude depuis le mois de janvier. La Chine ensuite, qui commence à se lasser (un peu) des sacs Vuitton et des parfums Dior, et autres babioles coûteuses.

Conséquence directe de ces secousses, un chiffre d’affaires et des bénéfices en baisse sur le début de l’année. De quoi commencer à prendre des décisions radicales ? Délester le bateau des poids morts ? C’est la perception que semble avoir une partie de la famille Arnault du Parisien-Aujourd’hui en France, devenu synonyme pour le patriarche de plus de 30 millions d’euros de pertes annuelles. Une goutte d’eau dans l’océan des milliards que brasse le groupe, mais une goutte qui pèse de plus en plus lourd. Les salariés du Parisien voient se profiler la perspective d’une vente, et avec un certain effroi – comme en témoigne la grève ce vendredi 26 septembre – le nom de Vincent Bolloré comme acheteur potentiel, qui rêve d’agrandir sa galaxie médiatique – CNews, le JDD… – avec un quotidien populaire.

Avis très divergents

Le destin d’un des titres historiques de la presse nationale se joue donc maintenant au sein de la famille Arnault, où les cinq enfants sont d’avis très divergents sur l’éventuelle vente du journal. L’affaire le Parisien, un crash-test pour l’entente au sein des héritiers Arnault, qui ne savent pas de quoi serait fait l’avenir si leur père n’était plus à la tête du groupe ? Bernard Arnault a récemment fait repousser l’âge limite de départ à la retraite pour le PDG du groupe et peut donc rester sans problème pendant encore… neuf ans. Sans avoir réellement donné d’indices sur la façon dont il compte organiser sa succession. Des enfants qui se battent pour l’attention de leur père, des milliards en jeu, et un patriarche bien ancré à la tête ? Un scénario qui n’a pas fini de passionner.