Y aller ? Ne pas y aller ? Lancée maladroitement, l’initiative des présidences de l’Assemblée nationale et du Sénat de convoquer le pays à une grande marche contre l’antisémitisme paraissait pour le moins risquée. En cause, la présence des deux extrêmes droites conviées malgré les relents antisémites de l’une, pétainistes de l’autre, mais aussi un timing hasardeux, en ce dimanche de pluie, à la fois trop distant des massacres du 7 octobre et trop proche des représailles meurtrières israéliennes. Et pourtant, les Français ont répondu à l’appel en masse, dans un sursaut national à hauteur de l’enjeu. En effet, selon la préfecture de police ce sont 182 000 personnes qui se sont rassemblées dans toute la France «pour la République et contre l’antisémitisme», dont 105 000 qui ont marché à Paris de l’Assemblée nationale au Sénat. Une foule surprenante, et d’ailleurs assez surprise elle-même de se découvrir multitude, visiblement peu habituée des manifs, silencieuse mais pleine d’émotion, soucieuse d’unité nationale, de droiture et de dignité.
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