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Libération
L'édito de Paul Quinio

Mobilisation des agriculteurs : retour sur terre

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Les agriculteurs en colèredossier
Absence de solution aux sujets de fond tels les revenus, mesures prises à l’issue du premier mouvement non concrétisées en raison des fluctuations gouvernementales… La deuxième saison de protestation paysanne, renforcée par l’opposition au Mercosur, s’annonce tout aussi dure sinon plus que la première.
A Vélizy-Villacoublay (Yvelines), le 17 novembre 2024. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 17 novembre 2024 à 20h04

Bis repetita. L’histoire retiendra peut-être que la France aura vécu deux mouvements de grogne des agriculteurs la même année. La semaine qui s’ouvre dira assez vite si la mobilisation de cet automne sera une réplique de celle de l’hiver dernier. Tout le laisse penser. Comment s’en étonner, puisque le retour au calme obtenu il y a quelques mois par le gouvernement alors dirigé par Gabriel Attal était dans les grandes lignes un marché de dupes ? Les vrais sujets du malaise agricole (notamment la question des revenus, mais aussi celle de l’avenir d’un secteur économique compatible avec les enjeux de la transition écologique) n’ont pas été réellement traités. Et les sujets traités (comme la revendication pour moins de normes et de paperasserie) n’ont pas été réellement suivis d’effets pour cause de gouvernement rapidement réduit à gérer les affaires courantes.

On prend donc les mêmes et on recommence ? Grosso modo, oui, avec un acronyme (Mercosur) un peu plus sur la table qu’il y a dix mois. Le calendrier d’adoption de ce traité de libre-échange entre l’Europe et cinq pays d’Amérique du Sud (dont le Brésil et l’Argentine) se resserre. Ce traité affole les filières bovines et de volailles notamment. La France dit vouloir s’y opposer, mais n’en a pas forcément les