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Libération
L'édito de Paul Quinio

Mondial de l’auto à Paris : face au défi des voitures électriques, les clichés ont la vie dure

La promotion du salon international de l’automobile, qui s’ouvre ce lundi à Paris, met en avant de grosses cylindrées. Une com quelque peu anachronique à l’heure des enjeux des véhicules décarbonés pour les constructeurs européens.
Malgré le coup de frein enregistré cette année côté ventes, l’avenir de la voiture se situe bien du côté des véhicules décarbonés. (JC Milhet/Hans Lucas. AFP)
publié le 13 octobre 2024 à 20h10

C’est une affiche qui en dit long. Elle figure en tête du site du Mondial de l’auto qui s’ouvre à Paris ce lundi 14 octobre, pour une semaine. «Let’s celebrate !» est-il écrit. Le visuel qui accompagne cette invitation à faire la fête ne laisse pas de doute sur ce qu’il s’agit de célébrer, puisqu’il montre un bolide à grosses jantes sur un fond violet explosif. Les clichés ont donc la vie dure. Dans la tête des consommateurs, on s’en doutait un peu. Qui, sans être nécessairement un fana des bagnoles XXL ou des caisses de compet, n’a jamais marqué le pas sur un trottoir au passage d’une belle voiture, ou kiffé sur la route en testant la puissance de la nouvelle acquisition d’un copain ?

En revanche, on s’étonne un peu plus de constater que dans la tête de ceux dont c’est le métier d’en faire la promotion, la voiture continue de rimer avec grosse cylindrée, allure de préférence sportive et performances surpuissantes. Un chouïa anachronique, alors que l’interdiction de la vente de voitures thermiques et hybrides est prévue, sauf changement de cap des instances européennes, pour 2035. Un chouïa surtout à côté des préoccupations industrielles et économiques du secteur, les constructeurs étant tous plus ou moins concentrés sur la transition vers l’électrique. Car malgré le coup de frein enregistré cette année côté ventes, l’avenir de la voiture se situe bien du côté des véhicules décarbonés. La compétition entre fabricants fait rage.

Notre reportage dans le fief munichois de BMW, en pleine restructuration pour s’imposer comme le géant européen de la voiture, le prouve. Renault profitera aussi du salon qui s’ouvre pour promouvoir sa nouvelle R5 électrique. La bataille entre Etats, Chine, Etats-Unis, Union européenne, sur fond de mesures plus ou moins protectionnistes, bat aussi son plein. Les enjeux industriels, économiques mais aussi sociaux sont évidemment colossaux. Mais ils ne sont en réalité qu’une réponse au défi encore plus colossal de la transition écologique. Nourrissons donc un espoir : que l’affiche 2025 du Mondial de l’auto soit un tout petit peu plus verte…