A cent jours des Jeux, les Français n’avaient pas la tête à ça. A deux semaines de la cérémonie d’ouverture, la situation est telle qu’on en vient à regretter le JO bashing… Au moins on parlait des Jeux, se désespèrent les organisateurs. Mais même cette discipline, dans laquelle Françaises et Français excellent, est en souffrance. C’est à peine si la fake news d’un possible report des Jeux a fait lever un sourcil aux plus grands détracteurs de l’événement…
Le tumulte est tel que la transformation de la capitale et les centaines d’athlètes français sont invisibilisées dans la dernière ligne droite. L’espace médiatique est tout simplement saturé par la crise politique historique que nous traversons. Celui qui a plongé la France dedans a fait fort : il a réussi à couper la bande passante à l’un des événements les plus regardés au monde. L’ego présidentiel pourrait se dilater davantage face à ce constat. Mais le pays retiendra surtout qu’Emmanuel Macron a cassé son propre jouet.
Dissoudre l’Assemblée avant l’été, c’était aussi dissoudre les Jeux. Une décision incompréhensible quand on se remémore le même Emmanuel Macron, en interview sous la verrière du Grand Palais à cent jours de la cérémonie d’ouverture qu’il a lui-même souhaitée sur la Seine. Il était alors prêt à tout pour créer l’engouement et rassurer les Français face au risque terroriste. Il nourrissait même l’espoir d’une «trêve olympique» capable de calmer les conflits, du Moyen-Orient à l’Ukraine. Depuis le 9 juin, silence radio…
La liesse olympique peut-elle encore se frayer un chemin dans ce désordre ? Nous aurons une première réponse ce week-end lors du passage de la flamme à Paris. Le 14 juillet olympique de dimanche est la dernière chance de faire entrer les Jeux dans le salon des Français, de leur donner un avant-goût de la fête attendue. De renouer avec l’entrain de l’arrivée à Marseille et les valeurs sportives : respect, excellence, inclusion. Des mots que l’on pensait oubliés face à la montée de l’extrême droite… Ce dimanche, la flamme passera d’ailleurs par l’Assemblée nationale. Ironie, diront les esprits chagrins. D’autres préféreront y voir une page qui se tourne, pour le meilleur.