A compter de ce jeudi 2 octobre, vous pouvez prendre rendez-vous à l’hôtel de ville de Paris pour consulter les frais de représentation d’Anne Hidalgo et des maires d’arrondissement. Voici la réponse de la ville au scandale des notes de frais et des frais de représentation de la maire PS, épinglée notamment pour ses dépenses vestimentaires luxueuses et ses déplacements. Tenace, la polémique commençait à toucher d’autres élus parisiens à quelques mois des municipales. Il devenait donc urgent de produire un «choc de transparence» comme on dit.
C’est dans ce contexte que Libération a pu se plonger en exclusivité dans les dépenses des édiles. Et il est impossible que cette immersion ne vienne pas mettre de l’huile sur des braises encore fumantes. Tout particulièrement le jour où les Français sont (à nouveau) dans la rue contre l’austérité qu’on souhaite leur imposer. Repas dans les grandes tables de la capitale, habits et chaussures de luxe, frais de coiffeurs extravagants… Les tickets de caisse vont de folles sommes mises dans l’habillement à des milliers d’euros de chocolat en passant par des bols bretons ou du fromage à raclette.
Si les comportements pointés par notre enquête ne sont pas des actes illégaux, ils choquent et alimentent nécessairement la défiance envers le personnel politique. Ces reçus montrent que ces élus n’ont pas retenu les leçons de l’affaire Cahuzac et des multiples épinglés de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Et ce, depuis plus de dix ans. Ce scandale des notes de frais révèle autant les excès individuels que la persistance d’une culture politique hors-sol, incapable de comprendre le quotidien des citoyens.
En 2019, la révélation des généreuses notes de frais des députés britanniques a débouché sur l’une des crises politiques les plus importantes de ces dernières années au Royaume-Uni et sur la suppression de ces remboursements illégitimes. Qu’attendons-nous ?