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Edito

Police : la gauche gagnerait à s’entendre

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Les 15 milliards annoncés pour le budget de l’Intérieur renforcent bien plus la doctrine du maintien de l’ordre que d’autres domaines relatifs à la sécurité. Tout en défendant des positions communes, les députés de la Nupes auraient intérêt à accepter certaines parties du texte, plus neutres politiquement.
Mobilisation de policiers devant l’Assemblée nationale, à l’appel des trois principaux syndicats de gardiens de la paix, à Paris, le 19 mai 2021. (Albert Facelly/Libération)
publié le 13 novembre 2022 à 20h37

Un pognon de dingue. Le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur («Lopmi» pour les intimes), débattu à partir de ce lundi en séance publique à l’Assemblée nationale, prévoit une augmentation budgétaire de 15 milliards d’euros sur cinq ans. Une hausse de 20 % qui ne va pas passer inaperçue. A quoi servira cet argent ? Le ministère de l’Intérieur est resté relativement flou, mais sera heureux de répondre dès aujourd’hui qu’il s’agit surtout «de voir plus de bleu dans la rue», répondant ainsi au ressenti de l’insécurité urbaine, aussi infondée soit-elle. L’hystérie collective des plateaux télé n’y trouvera évidemment aucun réconfort, et les exigences sécuritaires de l’extrême droite ne marqueront même pas l’arrêt.

Quant à la gauche, elle observe ce projet de loin, actant ainsi son divorce des seuls fonctionnaires dont les syndicats sont très marqués à la droite de la droite. Et pourtant, le retour d’une police de proximité, abolie sous Nicolas Sarkozy, ou une juste valorisation des salaires dans la gendarmerie, pourrait être une thématique de gauche au même titre que tout renforcement du secteur public. Mais derrière les 15 milliards annoncés, la vision de la police de la majorité a peu de choses en commun avec celle de la gauche, renforçant bien plus la doctrine du maintien de l’ordre q