On s’inquiète de plus en plus du dérèglement climatique, et c’est tant mieux, mais ce combat-là éclipse trop souvent celui pour la préservation de la biodiversité. Certes, les deux sont intrinsèquement liés : en préservant la biodiversité on limite les atteintes au climat, et vice versa. En juin 2021, un rapport conjoint du Giec et de l’IPBES (équivalent du Giec pour la biodiversité) concluait que «si le changement climatique exacerbe les risques pour la biodiversité et les habitats naturels ou aménagés», les écosystèmes s’avèrent essentiels pour lutter contre l’accumulation de gaz à effet de serre. «Plus le monde est chaud, moins il y a de nourriture, d’eau potable et d’autres contributions clés que la nature peut apporter à notre vie» estimait un des contributeurs.
De fait, on peine à comprendre comment l’homme peut s’évertuer à scier ainsi méthodiquement, et en connaissance de cause, la branche sur laquelle il se trouve. Les dégâts qu’il cause à la nature, dans son sens le plus large, sont souvent irréversibles et risquent de rendre difficile toute vie future. Pourtant il continue à arracher, polluer et épuiser les ressources naturelles. Préserver le vivant est la clé d’une planète habitable par les générations futures et, heureusement, cette évidence commence à s’imposer dans certains territoires et chez certains élus qui, mine de rien, possèdent quelques leviers pour stopper les dégâts causés par l’homme et, mieux encore, restaurer ce qui a été abîmé ou détruit.
Urbanisme, gestion des espaces naturels ou agricoles, éducation… il y a tant à faire, le défi est immense et exaltant. Voilà pourquoi Libération a voulu donner la parole à toutes celles et tous ceux qui détiennent le savoir et les clés, dans tous les territoires, y compris l’outre-mer qui recèle 80 % de la biodiversité française. A elles et eux, d’entraîner et fédérer une société civile qui ne demande qu’à suivre un mouvement que rien ni personne ne doit arrêter.