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Libération
L'édito de Dov Alfon

Regarder le 7 Octobre en face

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Un an après ce massacre monstrueux, la région a basculé dans le cycle sanglant des représailles, la société israélienne est fracturée, et l’impuissance de la communauté internationale flagrante.

Vlada Patapov, 25 ans, survivante de la tuerie du festival Tribe of Nova, ici lors de sa fuite, le 7 Octobre. (Capture d'écran x @sharongoldman)
ParDov Alfon
Directeur de la publication et de la rédaction
Publié le 06/10/2024 à 21h00

Le paysage est biblique, son sable est gorgé de sang depuis des millénaires. Arrivant de Berlin en 1936, le poète hébraïque Nathan Zach y compte «cinq couches de tombes», constatant que si «nous avons lu les inscriptions en écriture cunéiforme /elles parlaient de nous, aussi n’avons-nous pas compris». Peut-on comprendre davantage aujourd’hui ?

Les massacres du 7 octobre 2023 ont aussitôt été désignés par leur date tant ils paraissaient inqualifiables. Assassiner pendant toute une journée des centaines de civils en les débusquant chambre par chambre de toute cachette possible, en les poursuivant voiture par voiture sur une autoroute, en les incendiant pavillon par pavillon dans leurs chambres fortes, en les encerclant dune par dune sur les lieux d’un festival pour la paix, témoigne certes d’un acharnement sadique mais aussi d’un choix stratégique du Hamas d’annihiler