Emmanuel Macron est-il en train de réussir son pari ? Le chef de l’Etat n’a de cesse d’insister sur l’importance de la réindustrialisation dans sa stratégie économique globale de lutte contre le chômage. Les chiffres attestent de fait que le secteur de l’industrie reprend des couleurs. Le solde de créations d’usines comme celui des créations d’emplois industriels (+9 290 en 2023) sont de nouveau positifs. Les secteurs des déchets ou de la production d’électricité étant les premiers à en profiter. La tendance semble consolidée. Elle s’était d’ailleurs, d’après les experts économiques, amorcée avant l’élection d’Emmanuel Macron. Et si accélération il y eut en 2020, elle est largement liée à l’épidémie de Covid. Production de masques, production de vaccins, production de médicaments : tout le monde prend alors concrètement conscience des conséquences des années de délocalisations à tout va, du quasi-désert industriel qu’est devenue la France (davantage que ses principaux partenaires européens) et des problèmes de souveraineté qui vont avec. Merci le Covid donc, même si Emmanuel Macron, les acteurs politiques et économiques locaux ont su profiter de ce tremplin sanitaire.
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Aujourd’hui, le chef de l’Etat lie la poursuite de cette politique de réindustrialisation à la transition écologique. C’est un pari logique avec la nécessité de décarbonation de l’appareil productif pour lutter contre le réchauffement climatique – sauf bien sûr à prôner la décroissance. Mais c’est aussi un pari risqué. Le retard pris par la France ne se comblera pas en un claquement de doigts, même présidentiels. Dans le secteur des énergies renouvelables, l’écart s’est creusé. Et dans un secteur plus traditionnel comme celui de l’automobile, les experts s’accordent à dire que les emplois créés par la mutation vers l’électrique resteront très en dessous de ceux qui seront supprimés avec la fin de la voiture à moteur thermique. Et que si embellie il y a, l’emploi industriel ne retrouvera jamais ses couleurs d’antan.