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Libération
L'édito d'Alexandra Schwartzbrod

Rencontre Trump-Zelensky : l’Europe fait bloc derrière l’Ukraine

Trois jours après la rencontre entre le président américain et Vladimir Poutine, les dirigeants européens, plus vigilants que jamais, vont serrer les rangs autour du président ukrainien ­invité ce lundi 18 août à la Maison Blanche.
Autour du président ukrainien, Alexander Stubb, Friedrich Merz, Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron, Keir Starmer, Giorgia Meloni et Mark Rutte. (Photomontage «Libération»/AFP. Getty Images)
publié le 17 août 2025 à 20h50

Ils seront tous là, ou presque. Les dirigeants européens ont bien compris l’importance du rendez-vous qui va se tenir ce lundi 18 août à la Maison Blanche entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky. Et, cette fois, pas question de prendre le risque que le président ukrainien se fasse publiquement humilier comme cela avait été le cas le 28 février. Ils entendent bien faire bloc, montrer que l’Europe est unie et qu’elle ne permettra pas que l’Ukraine se laisse dépecer par l’ours russe et l’aigle américain. Une démonstration de force inédite qui en dit long sur la fragilité de Trump sur le dossier ukrainien. Après avoir fanfaronné en affirmant qu’il allait régler le problème en tête-à-tête avec Vladimir Poutine (les Européens à la niche), le président américain est sorti bredouille de la rencontre d’Anchorage qui a fini – comme c’était prévisible – par tourner à l’avantage de son homologue russe.

Deux images vont rester de cette rencontre : Trump applaudissant, toute honte bue, l’arrivée de celui qui a été mis au ban de la communauté internationale pour ses exactions en Ukraine ; et Poutine faisant le geste qu’il n’entend rien quand une journaliste lui demande quand il compte arrêter de tuer des civils. Le maître du Kremlin n’entend rien en effet, il ne souhaite qu’une «capitulation» de l’Ukraine comme l’a rappelé dimanche Emmanuel Macron, et Trump a beau faire mine de tenir le début d’un accord de paix, on en est plus que loin, et peut-être le président américain commence-t-il à en prendre conscience. Cette histoire de cessez-le-feu qui ne pourrait avoir lieu avant un accord de paix n’a aucun sens, c’est une manœuvre dilatoire du président russe que Trump, dans son obsession folle du Nobel de la paix, serait prêt à accepter si les Européens ne faisaient contrepoids. Quels seraient les contours de ce pseudo-accord de paix ? Et les garanties de sécurités données à l’Ukraine ? Le chantier reste énorme, il est urgent de le baliser et de le sécuriser. La démonstration de force des dirigeants européens, au cœur de l’été, est un joli coup, qui va placer Donald Trump face à ses manquements. Mais il va falloir faire bien mieux qu’un joli coup.