Il s’est réellement passé quelque chose depuis un an. Les éléments naturels se sont déchaînés en divers coins du monde et les dirigeants politiques ont enfin compris qu’un processus de dérèglement climatique était en cours et qu’il aurait des effets dévastateurs sur la planète et ses habitants si rien n’était entrepris rapidement pour le contrer. Témoin, cette phrase prononcée par Emmanuel Macron, en début de semaine, lorsqu’il a esquissé les grandes lignes de son plan de réduction des gaz à effet de serre, phrase qu’il n’aurait sans doute pas prononcée il y a deux ans encore : «Il faut une politique de transformation de tous les comportements des consommateurs ou des producteurs.»
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Vouloir changer les comportements, c’est bien, mais donner l’exemple, c’est mieux. Or, comment le chef de l’Etat peut-il imaginer inciter les Français à changer leurs comportements tout en s’exclamant qu’il «aime la bagnole» ? Comment pousser à réduire drastiquement nos modes de consommation tout en prônant une «sobriété mesurée» ? Un terme qui, en soi, ne veut rien dire : la sobriété, c’est la sobriété, elle ne peut être ni mesurée ni amplifiée. Or, celle-ci sera bien la base, le socle de toute préservation durable de la planète.
Ce n’est donc pas d’«en haut» qu’il faut attendre l’exemple ou le déclic, même si des efforts sont entrepris ici ou là, mais plutôt d’«en bas», sur le terrain, dans les régions et les communes où le déchaînement de la nature et les dommages qui lui sont causés se vivent au jour le jour. Et ce sont surtout les jeunes générations qui pousseront dorénavant à faire davantage, bien conscientes que leur futur est en jeu. Ces voix-là, les dirigeants politiques ne peuvent pas les ignorer car elles compteront le jour où il faudra glisser un bulletin dans l’urne. Quel sera le poids et le pouvoir des universitaires ? L’avenir sera-t-il désobéissant ? Comment agir dans un monde fini ou voué à finir ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles Libération entend bien obtenir des réponses lors de ce Parlement des liens coorganisé avec la région Occitanie, les Liens qui libèrent et le pays d’Uzès.