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On connaît tous Hulk. Ce monstre vert, montagne de muscles veineux, mâchoire carrée et air féroce. Quelle ne fut donc pas notre surprise lorsque nous avons découvert sa version féminine dans la bande-annonce de la série Disney+ She-Hulk. Jennifer Walters, la cousine avocate du titan vert de Marvel, créée par Stan Lee et John Buscema en 1980 et incarnée ici par Tatiana Maslany, n’a pas eu droit à la même transformation physique. Au colosse nerveux succède une «fit girl» tout droit sortie d’Instagram : brushing parfait, maquillage soigné et tenues coquettes tranchant avec le bermuda délabré de son cousin à la corpulence incomparable. Une plastique de rêve pour une super-héroïne, comme c’est original, hypersexualisée. Il n’y aura bien que sa couleur émeraude pour nous rappeler sa parenté avec le docteur Bruce Banner.
Difficile toutefois de ne faire porter le chapeau qu’à l’écurie de Mickey. Il suffit de jeter un œil aux comics pour comprendre que ce double standard a pris racine il y a bien longtemps. A quelques rares exceptions, les différentes versions de She-Hulk n’échappent pas à cette hypersexualisation, souvent encore plus appuyée que sur écran. Body ultra échancré, poitrine surdéveloppée et poses lascives constellent les couvertures. Quand bien même le personnage et son histoire seraient intéressants, le traitement des personnages de super-héros masculins et féminins souffre d’une sérieuse asymétrie.