Voilà six mois jour pour jour que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont pris le contrôle de Goma puis de Bukavu un mois plus tard, deux grandes villes au nord et au sud du lac Kivu, en république démocratique du Congo (RDC). Et avec elles, une région grande comme la superficie de la Bretagne qui comprend de riches mines, et notamment de coltan, indispensable à la fabrication de ces outils dont nous ne pouvons plus nous passer, les téléphones portables et autres ordinateurs. Notre envoyée spéciale a pris les plus grands risques pour raconter les conditions de vie à Goma, où le M23 a installé une administration parallèle et où l’on vit sous le règne de la peur, de la pauvreté, de la violence et notamment du viol. La population tente comme elle le peut d’oublier des combats qui avaient fait un millier de morts en janvier et se dit résignée alors que l’économie est au point mort, l’Etat congolais se faisant un malin plaisir d’asphyxier cette ville indirectement contrôlée par l’ennemi rwandais.
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Notre envoyée spéciale s’est rendue aussi à Rubaya, zone encore plus difficile d’accès et dangereuse pour les journalistes car l’exploitation du coltan y est clandestine. Pour satisfaire nos caprices et besoins de consommateurs, des enfants, des adolescents, des femmes et des hommes triment là au péril de leur vie pour gagner à peine de quoi survivre. Des conditions de travail d’un autre temps, au vu et au su du monde entier.
Pire même, la richesse des sous-sols de la RDC n’a pas échappé à un homme que seul le business anime, Donald Trump. Pour éviter que la Chine s’en empare et en faire profiter les Etats-Unis, le président américain tente d’instaurer a minima un «cessez-le-feu permanent» entre la RDC et le Rwanda. Un accord en ce sens a été signé le 19 juillet et de vraies négociations sont censées s’ouvrir dans les quinze jours qui viennent. Mais le M23 n’a malheureusement pas dit son dernier mot. Et il n’est même pas sûr que cet accord, s’il se conclut, sorte les enfants des mines pour les envoyer à l’école.