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Libération
L'édito de Lauren Provost

Taylor Swift à la rescousse : Biden en rêve, nous aussi

Devenue en quinze ans de carrière une mastodonte incontestée de l’industrie musicale, la pop star consensuelle et prolifique a aussi acquis un poids politique démesuré. Au point de faire pencher la balance en faveur des démocrates ?
A Melbourne, en Australie, le 16 février.
publié le 12 avril 2024 à 20h09

Taylor Swift peut-elle sauver le monde ? Rien que ça, direz-vous. Une pop star ? Après Time qui l’a élue personnalité de l’année 2023 (elle a succédé à Zelensky), voilà Libé qui déraille. Ok, on sait déjà que la superstar ne sauvera pas la planète avec le nombre de vinyles qu’elle écoule et ses déplacements en jet privé. Mais on pose la question sérieusement car rien ne semble impossible pour «Tay-Tay». Côté musique, l’hégémonie est totale. En 2023, elle est pour la quatrième fois en tête du classement mondial des artistes.

En quinze ans, sa pop consensuelle et prolifique s’est imposée dans le monde entier. Le 19 avril, le onzième album de l’artiste la plus écoutée et téléchargée démontrera une fois de plus qu’elle est la reine absolue, sans que personne ne puisse réellement expliquer comment elle parvient à une telle prouesse. Ce tsunami culturel de masse déferlera sur la France en mai et juin avec six dates de sa tournée monstre «The Eras Tour». A Paris et Lyon, 250 000 spectateurs hurleront son nom. Ils provoqueront peut-être un mini-séisme comme cela a été le cas à Seattle sous l’effet des sauts desdits swifties. Côté économie, elle est la première artiste à devenir milliardaire grâce aux seuls revenus engendrés par sa musique. Mais c’est plus que ça : Taylor Swift dope l’économie. Elle «est» l’économie, s’emballe le Wall Street Journal, avant que le patron de la Fed de New York ne confirme un «effet Taylor Swift sur les dépenses des consommateurs» américains dans le cadre de sa tournée.

Reste la politique qui s’impose à elle, qu’elle le veuille ou non, en cette année de duel Trump-Biden. Taylor Swift pèse. Elle pourrait influencer 18 % des voix estime un sondage pour Newsweek. Celle qui sort progressivement de sa posture apolitique sans se mouiller totalement serait un soutien de poids pour le candidat démocrate. Alors l’Amérique MAGA («Make America Great Again») l’a en horreur, crie au complot du Pentagone et tente de la salir. Mais malgré les pressions, la chanteuse a fini par faire sa première incursion dans l’élection à l’occasion du Super Tuesday, encourageant ses 283 millions d’abonnés Instagram à planifier leur participation aux primaires. Peut-elle faire basculer l’élection et éviter au monde entier quatre nouvelles années de trumpisme ? Biden en rêve, nous aussi.