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Libération
L'édito de Paul Quinio

Tempête Ciaran : un bilan limité grâce aux prévisions

La qualité et la précision des données météorologiques ont été le point de départ d’une chaîne vertueuse qui a permis d’éviter un nombre de morts important.
Ce jeudi 2 novembre en fin de matinée, après le passage de la tempête Ciaran, la petite maison aux volets bleus posée sur l'îlot rocheux de Nichtarguer, à Saint-Cado, dans le Morbihan. (Jean-Yves Collin/PHOTOPQR/LE TELEGRAMME/MAXPPP)
publié le 2 novembre 2023 à 21h13

Merci la science. Il ne faut évidemment pas perdre de vue que la tempête qui a secoué l’Ouest et le Nord de la France à partir de mercredi soir n’est en rien une bonne nouvelle. Deux personnes sont mortes. Quelques blessés sont à déplorer. Des milliers d’arbres ont été arrachés. Des dégâts importants ont endommagé les réseaux électrique ou routier. Hangar à reconstruire ici, toiture partiellement à remplacer là, assurance à enclencher pour le capot défoncé de la voiture, les particuliers ont évidemment subi les conséquences de la tempête. Il est encore trop tôt pour l’évaluer, mais Ciaran va laisser derrière elle une ardoise non négligeable pour l’Etat, les collectivités, l’économie, les particuliers.

Mais merci à la science, car il est indéniable que la qualité des prévisions météorologiques, leur précision, et donc les algorithmes, la data, les modélisations, les technologies qui ont permis ces progrès ont largement contribué à limiter l’impact du passage de la tempête. Le fait que Ciaran ait été un épisode nocturne a bien sûr joué. Cependant, ces données météo précoces et précises sont le point de départ d’une chaîne vertueuse : diffusion anticipée d’informations au grand public, avec les conseils de prudence qui vont avec, mise en branle des divers plans d’alerte (secours, santé, transport…) par les autorités. Sans tout cela, les bilans humain et matériel auraient sans nul doute été beaucoup plus lourds.

Mais attention à ne pas nous reposer sur nos lauriers, préviennent certains chercheurs ou experts qui se souviennent aussi des satisfecit distribués après la tempête de 1999, qui n’ont pas empêché les 50 morts et les milliards d’euros déboursés après la tempête Xynthia en 2010. Une bonne gestion sur la durée de ces épisodes à risques nécessite aussi des investissements importants, financiers notamment. L’autre raison de ne pas fanfaronner est évidemment qu’il convient de rester humble face à ces épisodes climatiques extrêmes, d’autant que certains, liés au changement climatique, vont se multiplier. Mais il est important de souligner les progrès réalisés : ceux-ci reposent grandement sur la science.