D’abord croiser les doigts et espérer. Emmanuel Macron se rend ce mardi 24 octobre en Israël et il faut évidemment espérer que le président français obtienne lors de son déplacement, comme ce fut le cas pour son homologue américain Joe Biden, la libération d’un, deux, pourquoi pas tous les otages français retenus dans la bande de Gaza par l’organisation terroriste du Hamas. Ils seraient au nombre de sept. Il faut aussi rappeler que si le voyage du chef de l’Etat vise bien sûr à apporter le soutien de la France à Israël, il se justifie aussi par le fait que 30 ressortissants français ont péri lors des massacres du 7 octobre ou depuis lors, soit le plus grand nombre de morts dans une attaque terroriste depuis l’attentat de Nice du 14 juillet 2016.
Pour leurs familles, leurs proches, ce voyage est évidemment bienvenu. Mais Emmanuel Macron sait aussi qu’il devra ajouter à son soutien à Israël des appels à la modération dans sa riposte et au respect du droit international et humanitaire. L’offensive israélienne a déjà entrainé la mort de milliers de civils gazaouis. Elle va très probablement s’intensifier dans les prochains jours. Cet exercice de funambule est à haut risque. Emmanuel Macron, avant que son voyage ne soit officialisé, avait déclaré qu’un tel déplacement devait servir «à obtenir des choses utiles». Espérons encore une fois qu’il le sera sur le front des otages français. On peut douter qu’il le soit sur l’inflexion des opérations militaires israéliennes à venir. Pourquoi Emmanuel Macron obtiendrait-il davantage que ce que les Etats-Unis, bien plus influents, ont obtenu ? Sur le front intérieur des tensions communautaires françaises, le chef de l’Etat avait lors de son allocution télévisée, cinq jours après l’attaque du Hamas, exhorté les Français à ne pas importer le conflit israélo-palestinien sur notre territoire. Il devra lui-même trouver les mots pour que sa visite, sur ce front-là aussi, soit utile.